Enquête longue distance du CNR : la productivité des véhicules s'améliore

Le Comité National Routier vient de publier ses indicateurs coûts de revient pour juillet 2014. Ils sont marqués par une très grande stabilité (0% hors gazole) avec comme légères évolutions une petite hausse (+0,1%) du poste entretien-réparation compensée par une baisse identique du poste achat matériel imputable aux variations des taux d’intérêt.

Il est important de constater que depuis le début de l’année, les coûts de revient (hors gazole) du transport routier font preuve d’une grande modération :

- L’indice longue distance (marchandises générales 40t) n’a augmenté que de 0.44% depuis le 1er janvier, principalement en raison de la hausse du prix des véhicules (norme Euro 6) et de celui des autoroutes.

- Les indices régionaux restent sur la même tendance avec +0.42% pour l’indice 40t et +0.51% pour l’indice porteurs (l’impact Euro 6 est un peu plus fort pour les porteurs que pour les tracteurs).

- L’indice frigo a connu une évolution encore plus modeste à +0.21% (en raison de la baisse du prix du carburant groupe frigo de près de 5% depuis le début de l’année).

Plusieurs explications à cette grande stabilité :

- Aucun accord social sur les rémunérations et frais professionnels  n’est entré en vigueur cette année. Or comme le CNR s’appuie uniquement sur de tels accords pour faire bouger le poste « salaire hors charges », cette composante est, par construction, restée stable puisque la grille actuelle date du 1er janvier 2013 (ce qui n’a pas empêché ici et là des entreprises d’appliquer des hausses salariales).

- Les charges salariales ont eu un impact relativement faible alors même que la CNR a intégré plusieurs hausses (+0,2 point de cotisation assurance vieillesse, +0,1 point de taux d'accidents du travail, +0,07 point de cotisation Carcept et relèvement de la cotisation employeur CFA de 1,2% à 1,68%). Mais en contrepartie, on a une baisse des cotisations allocations familiales (-0.15 point) et un impact plus fort des allégements Fillon (en effet, le SMIC a progressé, se rapprochant des minimas sociaux du TRM, augmentant mécaniquement les allègements bas salaires dans le transport routier, contribuant ainsi par ricochet à diminuer le montant des charges).

- La hausse des péages a été cette année moins forte que les années précédentes (+1% en moyenne pondérée par les trafics poids lourds sur les réseaux, alors qu’on était plutôt sur un trend de 2 -2,5% les années précédentes).

- A l’exception notable du coût matériel qui augmente sous l’effet de la norme Euro 6 (le CNR estime cette hausse à un peu plus de 2%), les autres coûts sont restés stables (coûts de structure, maintenance).