Les coûts de revient en forte hausse au 1er trimestre

La dernière livraison du baromètre Transporeon sur les prix et capacités du transport routier en Europe marque clairement un certain retournement dans l’équilibre entre offre et demande.

Finie la grande période de pénurie de l’offre en transport routier qui était constatée depuis maintenant deux ans, avec des indices de capacité qui se situaient nettement en dessous de 100, fluctuant entre 75 et 90 (pour une base 100 en 2012).

Au premier trimestre de cette année, l’indice a en effet atteint les 128, en hausse de 31 % par rapport au trimestre précédent et de 15 % par rapport au même trimestre de l’année 2018. Pour les experts de Transporeon, cet indice de capacité se situe assez nettement au niveau des prévisions et s’explique en grande partie par l’accroissement du parc européen de poids lourds. Au cours du premier trimestre, plus de 100 000 véhicules de plus de 3,5t ont été immatriculés en Europe, soit une hausse de près de 6 % par rapport au même trimestre de l’année précédente (+3,5 % de hausse en 2017, dont +8 % en France). Au cours de ce premier trimestre, les marchés allemands (+16.2%) et britanniques (+15.3%) ont été particulièrement dynamiques. La tendance de 2018 semble donc se poursuivre et ce malgré les propos toujours alarmistes sur le manque de conducteurs en Europe.

Curieusement, cet accroissement de l’offre, dans un contexte où la demande transport n’est guère dynamique, ne se traduit pas pour l’instant par un apaisement au niveau des prix de transport routier. L’indice de prix du premier trimestre 2019 se situe à 97,1, en hausse de 1,3 % par rapport au 1er trimestre 2018 et même +10 % par rapport à celui du 1er trimestre 2017 (à noter que les indices de prix du premier trimestre se situent toujours à un niveau assez bas, contrairement à ceux des trimestres suivants).

Pour les experts de Transporeon, deux explications sont à mettre en avant. D’une part les chargeurs n’ont pas encore pleinement intégré l’accroissement de l’offre transport et restent dans une posture prudente. D’autre part, le calcul de Trasporeon se fait sur la base des flux réguliers et non des flux spots, les premiers étant probablement moins réactifs.

Il faudra surveiller de près les évolutions en avril et mai pour voir si l’on assiste à un véritable renversement de tendances ou pas.